Il y a en Méditerranée de véritables petits joyaux qui méritent qu'on prenne la peine de les chercher. Ils comptent parmi les organismes marins les plus colorés et les plus bizarres.
Ce sont soit des vers plats, soit des mollusques gastéropodes (appelés communément, et à tord, nudibranches).
Commençons justement par un nudibranche de taille moyenne qui abonde au cours des mois d'été. Il est donc bien connu des plongeurs.
La flabelline mauve aux excroissances bleues est présente sur les fonds rocheux où poussent les hydraires dont elle se nourrit. Ses rhinophores sont annelés. Les rhinophores sont ces deux grosses tentacules à l'avant de l'animal qui servent à l'odorat.
La flabelline d'Ischia est parfois confondue avec la flabelline mauve du fait de sa couleur violette.
Pour les différencier il faut regarder de plus prêt. On pourra aisément remarquer que les cirres de la flabelline d'Ischia sont d'une couleur orange et se terminent par des pointes blanches. Les rhinophores sont lamellés et possèdent eux aussi un bout blanc.
La Flabelline Blanche est une espèce endémique de la Méditerranée assez fréquente. Comparée aux livrées voyantes de ses cousins, la couleur de ce nudibranche semble bien pâle. Mais elle est idéale pour disparaître en pleine eau.
Cet animal, aussi gracieux qu'une fleur, se nourrit de polypes. Pour leurs défense, ces polypes renferment des capsules urticantes. Par un mystère de la nature, la flabelline évite le déclenchement des capsules, les ingère sans les détruire. Ces dernières se retrouvent alors à l'extrémité de chacun des cirres du dos et reprennent leurs fonction de défense.
C'est au printemps que l'on a le plus de chance de voir cet étrange animal. Il se rencontre principalement sur les colonies de bryozoaires dont il se nourrit.
C'est une Antiopelle. Son corps est translucide. Deux bandes blanches parcourent son dos. Entre les deux rhinophores on peut apercevoir une protubérance dont je ne connais pas la fonction. Les différents prolongements sont très épais et ont une extrémité bleutée...
L'hervia est une des espèces des plus communes du coralligène qui se rencontre souvent à faible profondeur.
Les deux taches oculaires orange bien visibles entre la base des rhinophores et des tentacules buccaux permet de la reconnaître à coup sur. Elle se nourrit d'hydraires (Eudendrium spp) sur lesquels elle dépose ses pontes.
Sous l'eau les couleurs ne sont pas uniformes. Certaines constituent de vrais camouflages, d'autres ressemblent à des panneaux publicitaires.
C'est le cas du Doris tacheté mauve, un des plus beau nudibranche de la Méditerranée. En plongée, on se laisse facilement séduire par les somptueuses couleurs dont cette espèce est parée..
Passons maintenant à une limace qui possède une coloration très caractéristique: Le doris dalmatien (encore appelé doris léopard). Cette espèce perçoit très bien les ondes de pression et réagit instantanément en rétractant son panache et ses "antennes".
Continuons avec les Doris qui sont en fait les plus chatoyantes et les plus attrayantes des nudibranches.
La photo ci dessus montre un Doris caractéristique du bassin occidental de la Méditerranée (Felimare tricolor).
En fait, il existe un grand nombre de Doris bleus avec des dessins blanc et jaune: comme certains Doris Géants, le Doris gracieux, le Doris Céleste ou encore le Doris Cantabrique etc.. etc..
Il existe de grands nudibranches dont la couleur varie fortement d'un individu à l'autre. C'est le cas du Doris Géant qui peut passer du gris-jaune au violet très sombre en passant par toutes les nuances de bleu. C'est le plus grand des Doris de Méditerranée.
Il abonde sur les fonds rocheux où poussent les éponges dont il se nourrit.
Avec ses couleurs chatoyantes, la Thuridille est facilement reconnaissable. Le corps présente latéralement des appendices aplatis en forme d'aile. Ils sont en général repliés sur le dos ne laissant voir que la face inférieure. Cette face est rayée de blanc, de jaune et de bleue alors que le dos de l'animal (non visible sur ces photos) est d'un bleu très foncé.
Elle se rencontre parmi les algues brunes dont, selon toute vraisemblance, elle se nourrit. Elle en perce les cellules pour en aspirer le contenu. Pour la petite histoire, ce type de limaces introduites en aquarium s'en prend aux caulerpes provoquant la mort de ces végétaux.
Souvent assimilé à tort à un nudibranche, l'élysie appartient à l'ordre Sacoglossa.
Voici maintenant un animal que vous avez peu de chance de voir: La Tylodine jaune.
Malgré la couleur de son corps jaune vif, la Tylodine est très difficile à apercevoir. Ce n'est pas seulement du à sa taille (max 50mm) mais surtout à sa faculté de mimétisme. La coloration de l'animal est vraisemblablement du aux pigment qu'elle ingère par le biais de son alimentation. En effet, elle mange l'éponge aplysine qui a la même nuance de jaune vif.
La Tylodine est facilement reconnaissable grâce à sa coquille striée de brun. Avec sa forme de chapeau chinois, cette dernière rappelle celle d'une patelle. Sa coloration est en générale dans les tons bruns mais parfois , comme celle présentée sur cette photo, translucide..
Ce gastéropode, se rencontre partout en Méditerranée, alors regardez bien ...
Dans les pages précédentes, vous avez pu avoir un aperçu de quelques "limaces". Bien que présentes dès la surface, elles sont parfois difficiles à repérer. C’est avant tout dû à leur taille. Pourtant plus on s’exerce plus elles sont facile à trouver.
Voilà une bonne occupation pour les plongeurs durant leur palier...
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